LE STRESS
Face à des situations de stress, chaque individu opte pour des stratégies émotionnelles et physiques dans le but de protéger son équilibre intérieur. Le stress apparait lorsque l’équilibre est rompu. La gestion du stress, grâce à l’utilisation de méthodes et/ou d’outils, apprend à résister et vaincre ce stress. Cet apprentissage permet de diminuer la pression, de se dynamiser et se revitaliser.
Différents outils permettent d’apprivoiser le stress pour :
Améliorer le relationnel sur le lieu de travail,
Redynamiser vos équipes,
Réactiver la motivation.
Nos solutions pour mieux gérer le stress :
Audit et conseils à la gestion du stress,
Ateliers d’arts énergétiques asiatiques : Do-in, Qi gong, Taï chi et Yoga,
Entraînement aux méthodes de respirations adaptées au monde professionnel,
Sophrologie et psychologie comportementale,
Massage assis et relaxation énergétique.
Les effets du massage de relaxation sur le stress des employés en entreprise :
Extraits du mémoire de Monsieur Paul Bilhaut – masseur-kinésithérapeute
LE STRESS EST UN RISQUE DE SOUFFRANCE LIÉE À L’ACTIVITÉ PROFESSIONNEL. LES CONSÉQUENCES DU STRESS DANS L’ENTREPRISE SE MANIFESTE DE DIFFÉRENTES FAÇONS NOTAMMENT PAR : L’ABSENTÉISME, UN RELATIONNEL DIFFICILE ENTRE COLLÈGUES, UNE PERTE DE PRODUCTIVITÉ.
NOUS VOUS PROPOSONS DE METTRE EN OEUVRE DES TECHNIQUES SIMPLES ET EFFICACES, ADAPTÉES À VOTRE PROPRE PROBLÉMATIQUE. GÉRER SON STRESS PERMETTRAIT EN PARTIE DE RENFORCER ET DÉVELOPPER SA CAPACITÉ D’ADAPTATION. CELA PASSE PAR UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DE SOI ET DE SES RÉACTIONS LORSQUE L’ON EST SOUMIS À UN OU PLUSIEURS FACTEURS DE STRESS. NOS OUTILS VOUS PERMETTRONT DE METTRE EN PLACE VOTRE PROPRE STRATÉGIE D’ADAPTATION FACE AU STRESS.
Introduction du stress :
Bien que le stress soit un phénomène observable chez la plupart des êtres vivants, le concept n’est apparu que très récemment. Ce n’est en effet qu’au cours du XXème siècle que le monde scientifique l’a étudié – jusqu’à nous mener à la définition actuelle d’une notion vulgarisée et pourtant complexe, aux enjeux pluridisciplinaires.
Couramment utilisé avec une forte connotation péjorative, le stress est pourtant une fonction essentielle à la vie, particulièrement lorsque l’individu est face à une situation de danger. Cela s’explique sans doute par le fait que, dans le monde contemporain, il intervient souvent comme une réponse excessive et inadaptée à son contexte, devenant alors une contrainte plutôt qu’un atout. Le stress en milieu professionnel est un véritable problème de société, en progression constante tant en nombre d’individus concernés qu’en intensité dans sa manifestation. Malgré le progrès technique, supposé alléger les tâches les plus difficiles, et des horaires de travail en nette diminution durant les dernières décennies, le stress professionnel s’accroit inexorablement dans tous les pays développés. Plusieurs techniques permettent de diminuer le stress, ou d’apprendre à le contrôler. Le massage de relaxation en est une, et répond à une demande d’aide toujours grandissante des citadins stressés. Cette étude appréhende l’efficacité du massage de relaxation sur le niveau de stress des employés d’une entreprise de logistique. Le groupe expérimental, 16 individus au total, est composé de managers, de secrétaires et de chauffeurs de poids-lourds.
Le cadre de cette étude se limite à comparer un niveau de stress ressenti, avant et après une série de 8 séances de massage étalées sur 4 semaines. Le but de ce mémoire est donc de mesurer l’éventuel impact du massage de relaxation sur une population de travailleurs, et d’expliquer cet impact au regard des connaissances actuelles. Ainsi la première partie de ce document apporte la matière nécessaire à la compréhension de l’expérience : mécanismes physiologiques du stress, psychologie du stress, études sur le stress au travail, pathologies du stress. Dans la seconde partie, nous nous attacherons à la description des massages de relaxation et des propriétés des huiles essentielles utilisées. La dernière partie est consacrée à la description des conditions de l’expérience, son analyse statistique et les biais à y associer, ainsi bien sûr que les conclusions de notre étude.
Définition et historique du stress
Le stress est un mot entré dans le vocabulaire courant, avec une définition souvent inexacte. Il s’agit pourtant d’un concept scientifique qui correspond à une «réaction de l’organisme à une agression par un agent physique, psychique, émotionnel entrainant un déséquilibre qui doit être compensé par un travail d’adaptation».
Ce travail d’adaptation se déroule au sein de l’organisme. Il peut être néfaste ou parfois utile, voire essentiel. En effet, on a constaté qu’un minimum de stress est nécessaire pour accroitre les performances d’un individu, on parle de « bon » stress ou « eustress ». Mais un stress trop intense provoque les effets inverses, on parle ici de « mauvais » stress ou « distress » L’étymologie du mot « stress » est française : elle provient du vieux français « estrece » qui signifiait étroitesse, oppression ; qui venait du latin « stringere », serrer. Ce mot traverse la Manche pour désigner « la contrainte » dans la langue anglaise.
Au XIXème siècle et au début du XXème siècle, de nombreux chercheurs avaient pressenti l’existence du « stress » en tant que mode de réponse générale d’un organisme vivant face à des agressions extérieures. Charles Darwin avait ainsi remarqué le rôle essentiel de la peur comme moyen de mobiliser l’organisme et de faciliter sa survie, en l’aidant à faire face au danger (Darwin C., « The Expression of the Emotions in Man and Animals, Oxford University Press », 1872).
En 1935, Walter Cannon évoquait la sécrétion d’adrénaline en réponse à la peur et à la fureur (Cannon W., « The Wisdom of the body », 1932). Cannon démontrait le mécanisme de sécrétion de l’adrénaline qui permet à l’organisme de faire face aux changements extérieurs (variation de température par exemple) et intérieurs (comme les besoins énergétiques de l’organisme par exemple). Il définit le stress comme « correspondant à des stimuli aussi bien physiques qu’émotionnels, éventuellement en rapport avec l’organisation sociale et industrielle » (Cannon W., « Stress and strain of homeostasis », 1935).
Mais l’histoire du « stress » commence réellement dans un laboratoire de physiologie dans les années 1930. Hans Selye, chercheur canadien, remarqua que beaucoup de maladies infectieuses se manifestaient par les memes symptômes. C’est en effectuant des recherches sur les hormones sexuelles du rat, qu’il se rendit compte que leur état de santé se dégradait de plus en plus. Il décida de remplacer les injections d’hormones sexuelles, qu’il introduisait dans le corps de ses cobayes, par des injections de formol ou d’eau contenant des impuretés. Il observa les memes effets néfastes. Il en déduisit que les substances chimiques qu’il injectait aux animaux n’étaient pas directement en cause. Sur d’autres rats, auxquels aucune substance n’était injectée, il remarqua également une dégradation de leur état de santé, lorsque ces animaux se trouvaient dans un environnement pénible (froid, manipulations). Il en conclut donc que l’état de ces rats s’altére lorsque ces animaux sont confrontés à des agents agresseurs. Les modifications alors constatées portaient sur : • le sang circulant, • le tissu lymphoïde, • le tissu réticulo-endothélial. Hans Selye mit en évidence le lien étroit entre les agressions toxiques et physiques sur l’organisme, et leur impact sur le système endocrinien. Ainsi, à chaque stimulation, l’organisme répond de façon stéréotypée, par des changements biochimiques identiques : « Le stress est la réponse non spécifique que donne le corps à toute demande qui lui est faite » (Hans Selye).
Il s’agit en fait d’un mécanisme d’adaptation de l’organisme face à des « stresseurs » (Selye H., A Syndrome Produced by Diverse Nocuous Agents, 1936). Pour différencier la réaction qu’il avait découverte de celle qu’avait identifiée Cannon, il proposa de la désigner sous le nom de « syndrome général d’adaptation », et donna plus tard le nom de « stress ».
Le syndrome Général D’adaptation (SGA)
En avril et mai 1948, dans une série de conférences au Collège de France, puis en juin 1950, à l’Hôpital Laennec, Hans Selye définit « Le syndrome général d’adaptation » (SGA). Selon lui, il s’agissait d’une réaction générale d’alarme correspondant à un effort de l’organisme pour s’adapter à de nouvelles conditions. Le stress est l’interaction entre une force et la résistance de l’organisme à cette force, c’est le complexe agression-réaction. Cet ensemble de réactions, qu’il appela SGA, correspond à l’aspect physiologique, humoral et endocrinien de la réaction de ce complexe d’agression-réaction. Le syndrome général d’adaptation est donc la réponse de l’organisme aux agressions auxquelles il est exposé. Hans Selye le divise en trois phases distinctes qui se manifestent surtout quand l’organisme est soumis à un agent stressant – ou stresseur – continu.
Figure 1 : Schéma représentant la résistance au stress en fonction de la durée du stresseur
LA PHASE D’ALERTE
La première phase correspond à l’ensemble des phénomènes généraux non spécifiques provoqués par l’exposition soudaine de l’organisme à un stresseur, auquel cet organisme n’est pas adapté, ni qualitativement, ni quantitativement. Par exemple, lorsqu’un travailleur est soumis à une charge de travail trop importante dans un délai bref.
L’auteur divise cette phase en choc et contre-choc.
•Le choc représente l’état de surprise à l’agression soudaine. Il est formé de symptômes d’altérations passives traduisant un état de souffrance générale de l’organisme, telles que la tachycardie, l’augmentation du tonus musculaire, la dilatation des pupilles, l’hypothermie ou encore l’hypotension. Cette phase dure de quelques minutes à 24 heures. La phase de choc est suivie de la phase de contre-choc.
•Durant la phase de contre-choc, l’organisme développe des moyens de défense active, caractérisés par l’inversion des signes de la phase de choc : telles que l’augmentation de la diurése, l’augmentation du volume plasmatique ou encore l’élévation de la température. Hans Selye remarqua une modification de l’adénohypophyse et du cortex surrénal témoignant de l’hyperactivité de ces glandes.
Si les stimuli qui ont provoqué la réaction d’alarme se prolongent, l’organisme entre dans la phase de résistance.
LA PHASE DE RÉSISTANCE, D’HABITUATION OU D’ENDURANCE
Selye définit la phase de résistance comme l’ensemble des réactions non spécifiques provoquées par l’exposition prolongée de l’organisme à des stimuli nocifs, auxquels il s’est adapté au cours de la réaction d’alarme. Lorsque la situation stressante se prolonge, les manifestations physiologiques s’attenuent en s’habituant à l’environnement stressant. La phase de résistance prolonge et accentue les phénomènes amorcés au cours de la phase de contre-choc.
Si les stimuli se prolongent davantage, l’organisme peut atteindre la phase d’épuisement.
LA PHASE D’ÉPUISEMENT
Selye définit cette phase comme l’ensemble des réactions non spécifiques qui caractérisent le moment où l’organisme cesse de pouvoir s’adapter au stimulus auquel il est soumis. Cette dernière phase constitue l’épuisement de l’organisme au fil du temps. Les manifestations passives de la phase de choc (de la phase d’alerte) reviennent et l’emportent sur les manifestations de défense active. La capacité de résistance devient plus faible et peut conduire à la mort. La mort résulte de la destruction des glandes surrénales. Ce phénomène a été constaté sur des animaux. Grâce à cette découverte, Selye a proposé ce modèle de stress avec les trois phases du SGA, et a continué ses recherches physiologiques sur ces différentes réactions.
Mécanisme physiologique du stress
Le stress est une réaction de l’organisme pour se défendre contre les agressions. Afin d’augmenter la capacité à se confronter à une situation stressante, l’organisme doit modifier la fonction physiologique de tous les organes qui concernent sa défense en mobilisant un niveau maximum de l’énergie pour garantir la capacité maximum à lutter ou fuir. Il y a trois grands systèmes qui sont impliqués dans le syndrome général d’adaptation : • le système hypothalamo-sympathico-adrénergique, • le système hypothalamo-hypophyso-surrénal, • le système nerveux central.
Tous ces systèmes interviennent par des circuits divers que l’on a voulu systématiser, isoler, mais ils restent dépendants les uns des autres par de multiples connections, pour alerter les centres supérieurs mobilisés dans la réaction d’adaptation. Ces centres sont : les formations réticulées du tronc cérébral, le thalamus, le cortex, le système limbique (contenant l’amygdale, l’hippocampe et le septum), le locus coeruleus, et l’hypothalamus.
LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL
Dans une situation de danger, le signal arrive d’abord au thalamus, qui est situé dans le diencéphale. Le thalamus est le principal relais pour les influx sensitifs provenant de la moelle épinière, du tronc cérébral, du cervelet et de différentes parties du cerveau. Il permet la perception grossière de certaines sensations et notamment de la douleur, de la température et de la pression.
Puis le thalamus envoie le signal à deux voies : une voie passe par le système limbique (au niveau de l’amygdale), c’est la voie courte. L’autre voie part du thalamus pour gagner le cortex, qui après interprétation du signal, transmet l’information à l’amygdale. Il s’agit de la voie longue. Cela explique pourquoi dans certaines situations la peur est ressentie immédiatement. La peur vient du signal de la voie courte. Après avoir repris conscience, l’individu peut réagir de manière plus raisonnable grâce à l’arrivée du signal de la voie longue.
Figure 2 : Schéma représentant l’intégration d’un stimulus par le SNC
L’amygdale se connecte à l’hippocampe. Tous les deux fonctionnent sur la mémoire et l’émotion. L’hippocampe a une fonction particulière sur la mémoire à long terme, permettant de reconnaître des situations dangereuses ou non. L’amygdale joue un rôle dans la réponse aux stimuli provoquant la peur et l’anxiété. Elle semble moduler toutes nos réactions à des événements (danger imminent, présence de nourriture…) qui ont une grande importance pour notre survie. Le système limbique émet un signal au tronc cérébral et à l’hypothalamus.
Figure 3 : Schéma du système limbique
LE SYSTÈME HYPOTHALAMO-SYMPATHICO-ADRÉNERGIQUE
Ce système intervient lors de la phase d’alerte du syndrome général d’adaptation de Selye. Il met en jeu l’hypothalamus, le système nerveux autonome et les médullosurrénales.
RÔLE DE L’HYPOTHALAMUS
Le stimulus d’un stresseur va être transmis à l’hypothalamus via le système limbique. L’hypothalamus est une glande endocrine située entre le tronc cérébral et le cerveau. Il appartient au diencéphale. L’hypothalamus contrôle la plupart des fonctions végétatives et endocriniennes de l’organisme, en plus de plusieurs aspects du comportement émotionnel.
Durant la phase d’alerte, l’hypothalamus va stimuler le système orthosympathique du système nerveux autonome.
RÔLE DU SYSTÈME NERVEUX AUTONOME
Le système nerveux autonome (SNA) est la partie du système nerveux responsable du contrôle des fonctions viscérales. Ce système aide à réguler la pression artérielle, le péristaltisme et les sécrétions du tube digestif, la vidange de la vessie, la transpiration, la température corporelle, l’activité des muscles lisses du corps humain et du myocarde, l’activité de certaines glandes, et il intervient dans de nombreuses autres activités.
La composante motrice du système nerveux autonome est divisée en deux grands systèmes : le système orthosympathique et le système parasympathique.
La plupart des organes reçoivent une double innervation, c’est-à-dire qu’ils reçoivent des fibres nerveuses orthosympathiques et parasympathiques, qui ont un effet antagoniste.
On attribue au système parasympathique un effet inhibiteur sur les organes viscéraux.
Le système orthosympathique est également appelé système activateur car il a une fonction excitatrice sur la plupart des organes viscéraux, excepté pour le système végétatif et pour les glandes sudoripares. Les fibres nerveuses du système orthosympathique libèrent de la noradrénaline. La noradrénaline est une catécholamine qui va agir sur plusieurs organes effecteurs viscéraux.
Au cours de la phase d’alerte, l’activation du système nerveux orthosympathique par l’hypothalamus provoque une libération de noradrénaline. Les principales modifications engendrées par la noradrénaline sont les suivantes :
• Au niveau cardio-vasculaire : il y a augmentation de la fréquence cardiaque ; vasodilatation au niveau musculaire, des poumons et de l’encéphale ; dilatation des pupilles ; diminution du temps de coagulation du sang et il y a l’augmentation de la glycémie sanguine.
• Au niveau respiratoire, il y a augmentation de la fréquence respiratoire et il y a une dilatation des voies aériennes.
• Au niveau musculaire, le tonus des muscles augmente.
• Au niveau cutané : il y a une vasoconstriction, augmentation de la sudation et horripilation (les poils se dressent).
• On constate une vasoconstriction dans la plupart des viscères.
• Il y a mobilisation de l’énergie par lipolyse et glycogénolyse (destruction des graisses et du glycogène, moyen de stockage du glucose) afin de fournir du combustible (acides gras et glucose) à l’organisme.
• Et enfin, au niveau digestif, la motilité digestive diminue.
Figure 4 : Libération de NA par le neurone postganglionnaire orthosympathique
Les fibres orthosympathiques du SNA vont aussi stimuler les médullosurrénales.
RÔLE DES MÉDULLOSURRÉNALES
Les médullosurrénales sont situées au centre des glandes surrénales et elles constituent 10% de la masse de ces glandes. La stimulation orthosympathique des médullosurrénales provoque la libération de grandes quantités de noradrénaline et d’adrénaline dans la circulation sanguine. Ces deux hormones sont transportées par le sang et distribuées à tous les tissus de l’organisme.
La sécrétion des médullosurrénales est composée environ de 80 % d’adrénaline et de 20 % de noradrénaline. L’adrénaline et la noradrénaline ont une fonction quasiment équivalente. Toutefois, leurs effets diffèrent sur certains points. Par exemple, l’adrénaline exerce un plus grand effet sur l’activité cardiaque que la noradrénaline. Ces deux hormones circulantes exercent presque les mêmes effets que la stimulation orthosympathique sur les divers organes. Cependant elles sont cinq à dix fois plus durables, parce qu’elles sont dégradées lentement dans la circulation sanguine.
L’adrénaline et la noradrénaline sont presque toujours libérées par la médullosurrénale en même temps que les divers organes sont activés par les nerfs orthosympathiques. Ainsi les différents organes du corps peuvent être stimulés simultanément de deux façons : directement par les nerfs sympathiques et indirectement par les hormones des médullosurrénales.
EFFETS DU SYSTÈME HYPOTHALAMO-SYMPATHICO-ADRÉNERGIQUE Au cours de la phase d’alerte, le système hypothalamo-sympathico-adrénergique libère deux catécholamines : l’adrénaline et la noradrénaline. Ces deux hormones entraînent des changements physiologiques au sein de l’organisme. Ces modifications physiologiques permettent d’alimenter rapidement et massivement le cerveau et les muscles en oxygène, afin d’être plus vigilant, de préparer instantanément le corps à une action physique brutale. L’organisme est plus réceptif à toutes sensations, comme l’ouïe, la vision ou les odeurs.
Le système hypothalamo-sympathico-adrénergique est qualifié d’axe rapide, car l’effet de ce système est instantanément ressenti sur l’organisme.
Figure 5 : Le système hypothalamo-sympathico-adrénergique
Nous sommes génétiquement programmés à cette réponse primaire à l’instar des autres mammifères. Mais aujourd’hui, cette réponse biologique, innée et spontanée, s’avère inutile dans de nombreuses situations : ni une action de combat ni une action de fuite ne peuvent résoudre le fait d’arriver en retard à un rendez-vous, lorsque nous sommes coincés dans un embouteillage de voitures par exemple. Ce système serait souvent inadapté aux stresseurs actuels. En effet, ces derniers sont beaucoup plus psychologiques que physiques, c’est pourquoi nous devons inhiber cette action primaire.
LE SYSTÈME HYPOTHALAMO-HYPOPHYSO-SURRÉNAL
Le système hypothalamo-hypophyso-surrénal intervient lors de la phase de résistance du syndrome général d’adaptation de Selye. Dans cette phase, le stresseur se maintient.
Ce système implique l’hypothalamus, l’hypophyse et le cortex surrénal.
RÔLE DE L’HYPOTHALAMUS
L’hypothalamus est une glande endocrine. Dans la phase de résistance, lorsque le système limbique transmet le signal du stresseur à l’hypothalamus, ce dernier va sécréter des hormones.
Parmi les hormones libérées par l’hypothalamus, il y a trois hormones principales qui sont mises en jeu lors de la réaction de stress. Il s’agit de la corticolibérine ou CRH (Corticotropin Releasing hormone), de la somatocrinine ou GHRH (Growth Hormone Releasing hormone) et de la thyréolibérine ou TRH (Thyrotropin releasing hormone).
Ces hormones agissent sur une autre glande endocrine, l’hypophyse.
RÔLE DE L’HYPOPHYSE
L’hypophyse est située sous l’hypothalamus et est reliée à ce dernier par une tige, appelée infundibulum. L’hypophyse est constituée anatomiquement de deux parties : l’adénohypophyse et la neurohypophyse. Elles ont chacune des fonctions différentes. C’est principalement l’adénohypophyse qui intervient dans les réactions de stress.
Figure 6 : Hypothalamus et Hypophyse
L’adénohypophyse est le lobe antérieur de l’hypophyse. Elle constitue 75 % de la masse totale de la glande. Elle secrète des hormones qui régulent toute une gamme d’activités de l’organisme. Leur libération est stimulée par les hormones de libération et freinée par les hormones d’inhibition de l’hypothalamus.
Ces hormones constituent un lien important entre le système endocrinien et le système nerveux. L’hypothalamus et l’adénohypophyse sont reliés par un système porte : ce système transporte le sang entre deux réseaux capillaires sans passer par le cœur. C’est par ce système porte que les hormones hypothalamiques gagnent l’hypophyse.
Lors de la phase de résistance, l’adénohypophyse sécrète trois hormones principales :
• L’hGH (Human Growth hormone) ou hormone de croissance ou somatotrophine est stimulée par la GHRH de l’hypothalamus. Parmi ses nombreuses fonctions, l’hGH agit sur le foie, en favorisant le catabolisme des triglycérides et la glycogénolyse, nécessaire pour apporter de « l’énergie » à l’organisme.
Figure 7 : Action de l’hypophyse sur le foie
• La TSH (Tyroid-Stimulating Hormone) ou thyrotrophine régit les sécrétions et les autres activités de la glande thyroïde. La TSH est stimulée par la TRH de l’hypothalamus. La TSH stimule les hormones thyroïdiennes T3 et T4. Ces dernières hormones vont favoriser la glycolyse afin d’augmenter la production d’Adénosine Triphosphate (ATP). Cette production d’ATP va aider l’organisme à lutter contre le stress en fournissant de l’énergie aux cellules.
Figure 8 : Action de l’hypophyse sur la glande thyroïde
• l’ACTH (Adrenocorticotropic Hormone) ou corticotrophine est stimulée par la CRH. Elle stimule les glucocorticoïdes du cortex surrénal.
Figure 9 : Action de l’hypophyse sur les corticosurrénales
RÔLE DU CORTEX SURRÉNAL
Le cortex surrénal est situé à la périphérie de la glande surrénale et il constitue environ 90 % de la masse de cette glande. Il secrète des glucocorticoïdes, dont le rôle est la régulation du métabolisme et de la résistance au stress. Ils comprennent le cortisol, la cortisone et la corticostérone. Parmi ces trois hormones, le cortisol est le plus abondant, il assure 95 % de l’activité des glucocorticoïdes.
Figure 10 : Libération de cortisol par les corticosurrénales
Les glucocorticoïdes ont trois grands rôles :
• Effets métaboliques :
– les glucocorticoïdes accélèrent la dégradation des protéines, augmentant ainsi la libération d’acides aminés dans le sang. Ces acides aminés peuvent servir à la synthèse de nouvelles protéines plasmatiques (grâce aux cellules du foie), ou être utilisés par d’autres cellules pour la production d’ATP.
– Ils participent à la néoglucogenèse (formation de glucose à partir d’éléments non glucidiques par le foie).
– Ils stimulent la lipolyse.
– Ils inhibent l’entrée et l’utilisation du glucose dans de nombreux tissus, mais pas dans le cerveau.
• Effets permissifs :
Ils participent à la résistance au stress en augmentant le taux de glucose sanguin, et en rendant les vaisseaux sanguins plus sensibles aux autres médiateurs (les catécholamines) qui causent la vasoconstriction et font ainsi monter la pression artérielle.
• Effets anti-inflammatoires et immunosuppresseurs :
Les glucocorticoïdes diminuent les manifestations de l’inflammation en s’opposant quasiment à chaque étape à la cascade inflammatoire et en modulant la réponse immune. A fortes doses, ils affaiblissent la réponse immunitaire.
EFFET DU SYSTÈME HYPOTHALAMO-HYPOPHYSO-SURRÉNAL
Ce système a pour action principale de favoriser le métabolisme de base de l’organisme, en faisant fonctionner l’ensemble de notre corps avec une dépense accrue : « Il faut tenir le coup ». Ici, c’est une réaction d’endurance.
Les glucocorticoïdes, notamment le cortisol, sont les hormones les plus importantes dans la phase de résistance. Ces glucocorticoïdes ont une action différente de l’adrénaline et de la noradrénaline : ils contribuent à la production d’énergie nécessaire pour l’organisme. Selye remarqua que l’ACTH exerce un effet trophique sur la corticosurrénale qui devient hypertrophique à la suite d’expositions répétées au stress (Selye H. « A Syndrome Produced by Diverse Nocuous Agents », 1936).
Le système hypothalamo-hypophyso-surrénal est qualifié d’axe lent car il prépare l’organisme à résister aux stresseurs en déclenchant diverses réactions qui favorisent la production d’énergie. Les effets de ce système ne sont pas immédiatement ressentis dans le corps.
Figure 11 : Le système hypothalamo-hypophyso-surrénal
SYNTHÈSE DES EFFETS PHYSIOLOGIQUES DU STRESS
Au cours de la phase d’alerte du syndrome général d’adaptation, les catécholamines (adrénaline et noradrénaline) vont permettre une mobilisation de l’énergie qui prépare l’organisme à la lutte ou à la fuite lors d’une réponse à un stimulus bref. Elles facilitent la transmission de l’influx nerveux et la contraction musculaire.
Lors de la phase d’endurance, les hormones hypophysaires vont agir sur différents organes. Les réactions physiologiques engendrées ont pour fonction de produire de l’énergie pour résister au stresseur. Les glucocorticoïdes (principalement le cortisol) ont un rôle majeur.
Lors de la phase d’épuisement, les capacités énergétiques de l’organisme s’épuisent, le pourcentage de glucose circulant chute, les cellules ne sont plus nourries correctement. Il se produit aussi une dérégulation des systèmes neuronaux et endocriniens, provoquant une élévation excessive du taux de glucocorticoïdes. Cette phase favorise l’apparition de pathologies.
Figure 12 : Schéma synthétisant les effets physiologiques au cours du SGA
Des études postérieures aux premiers exposés du SGA ont montré qu’il y a d’autres médiateurs chimiques et d’autres neuromodulateurs que les catécholamines et les glucocorticoïdes lors de la réaction de stress. Parmi eux, on retrouve la sérotonine, l’histamine, l’acétylcholine, ou encore la dopamine.
La sérotonine est principalement présente au niveau du tronc cérébral et elle se diffuse dans le système nerveux central. La transmission de sérotonine est impliquée dans la régulation des affects et peut entraîner une anxiété aigue lorsque le niveau d’activité de ce neuromédiateur est bas.
L’histamine est produite lors des réactions de stress. Elle provient de la région hypothalamique postérieure. Chez l’animal, les lésions expérimentales de cette région hypothalamique provoquent une diminution d’histamine et une diminution d’anxiété.
L’acétylcholine est libérée par le système nerveux sympathique lors des réactions de stress. En effet, le système nerveux sympathique est composé de deux neurones : le premier neurone (neurone préganglionnaire) libère de l’acétylcholine qui stimule le deuxième neurone (neurone postganglionnaire). Ce dernier libère de la noradrénaline.
Le stress provoque une accélération du métabolisme de la dopamine ainsi qu’un accroissement de la béta-dopamine hydroxylase. Cette enzyme permet de transformer la dopamine en noradrénaline.
Néanmoins nous savons que les réactions de stress sont principalement engendrées par les glucocorticoïdes et les catécholamines.
La majorité des chercheurs s’entendent pour dire qu’il y aurait certains facteurs de vulnérabilité biologique, ce qui peut expliquer notre inégalité de réaction face au stress, indépendamment de notre personnalité. « Un premier facteur serait la tendance à être « nerveux » au sens d’être toujours prêt à faire face au danger » (Marchand A. et Letarte A., « La peur d’avoir peur », 1993).
L’individu a tendance à être très réactif biologiquement à des changements environnementaux. Sur le plan neurobiologique, ces personnes réagiraient plus fortement au stress généré par les événements de la vie courante. « Un autre facteur de vulnérabilité biologique consisterait à ce que la réponse d’alarme soit plus sensible chez certains individus, c’est-à-dire qu’il faudrait des niveaux de stress moins élevés pour l’activer. » (A. Marchand).